3 questions à Isabelle Grenier

Isabelle Grenier est présidente de Kaleido, un joueur clé dans le secteur des régimes enregistrés d’épargne-études (REEE). Nous lui avons posé trois questions pour comprendre les étapes de transition de l’entreprise, qui gère 1,6 milliards d’actifs pour 172 000 clients, vers une « nouvelle normalité ».


 

Comment avez-vous réagi au début de la crise il y a deux mois?

Isabelle Grenier est présidente de Kaleido.

Isabelle Grenier est présidente de Kaleido.

Nous avons pris les choses très au sérieux et rapidement installé les équipes en télétravail avec des outils adaptés. Notre siège social est à Québec, mais nous travaillons avec plusieurs collaborateurs qui rendent visite aux clients sur la route, au Québec et au Nouveau-Brunswick. Il n’y a eu aucune mise à pied et nous avons instauré dès le départ des rencontres virtuelles fréquentes pour faire le suivi des dossiers, mais aussi pour encourager les gestionnaires à veiller au moral de leurs équipes. On a prévu des activités de reconnaissance pour aider les employés à s’adapter et rapprocher les gens. Les attentes ne sont plus les mêmes et tout le monde doit s’adapter. Les gestionnaires savent que le quotidien des employés a changé. Kaleido gère aujourd’hui 1,6 milliards de dollars d’actifs. Il n’y a pas eu de ralentissement dans le travail. Mais nous avons demandé à nos équipes de prendre le temps de s’entretenir avec les clients plutôt que de se focaliser sur les ventes. Écouter, rassurer, informer : nos représentants ont misé sur des relations solides avec nos épargnants pour les aider à passer le cap.



 Quel est l’impact de la pandémie sur vos résultats?

Notre productivité est inchangée. On a tout de suite saisi l’opportunité de prendre le virage numérique. C’est une situation qui va perdurer et évoluer vers une nouvelle normalité. Il a fallu réagir en ce sens et maintenir le rythme dès le début. Du côté des marchés, le produit épargne-études est accompagné d’une garantie de capital et d’une subvention. Notre portefeuille est principalement investi en obligations, ce qui est très sécuritaire et rassurant pour les épargnants, même si nos actifs ont subi une baisse de valeur comme l’ensemble de l’économie. Il faut voir ces résultats à long terne. Il y a déjà eu une remontée des marchés en avril. On a conclu un peu moins de ventes ces dernières semaines, puisqu’on a demandé à nos représentants de concentrer leurs efforts pour accompagner les clients actuels dans cette période difficile.

 

Qu’est ce qui a changé dans l’entreprise?

L’an dernier, nous avons changé notre image de marque. Universitas est devenu Kaleido pour mieux refléter la panoplie de choix qui s’offrent aux étudiants. Nous avons 172 000 clients au total, majoritairement au Québec. Ce qui nous distingue de la concurrence, ce sont les services d’accompagnement et d’encadrement que nous offrons aux épargnants. Avec la crise, on amorce une révision en profondeur de notre modèle d’affaires. On profite de la situation peu favorable pour revoir notre plan stratégique. C’est le moment ou jamais de se renouveler. Nous travaillons en ce moment sur un nouveau produit d’épargne-études : nous allons bonifier notre offre d’accompagnement aux familles. Au sortir de la crise, Kaleido aura pris le virage numérique et modernisé son approche. L’automne 2020 sera le théâtre d’une rentrée scolaire un peu spéciale. Nous avons prévu des nouveaux services pour aider les parents. D’autres annonces suivront au début de 2021. À plus grande échelle, la crise aura permis une prise de conscience collective, surtout par rapport aux personnes âgées qui ont bâti notre société. C’est aussi le moment de prendre la mesure de la valeur du temps passé en famille et avec nos proches. Je pense que certains acquis vont se maintenir dans les méthodes de travail. Si le télétravail va demeurer incontournable, on aura quand même besoin de se voir pour travailler ensemble.


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