Annamie Paul, cheffe du Parti vert du Canada
Mardi 17 novembre 2020
Annamie Paul a été élue cheffe du Parti vert du Canada le 3 octobre 2020 après avoir fait campagne en pleine pandémie. Pour cette avocate torontoise, la crise a révélé une responsabilité collective et un élan porteur d’espoir.
Elizabeth Cordeau Rancourt
Comment se passe une campagne à la chefferie au beau milieu d’une pandémie?
Nous avons commencé notre campagne en janvier. Notre stratégie incluait beaucoup de voyages pour rencontrer les membres du parti partout au pays, mais tout ça s’est arrêté en mars. En plus de transformer tous les rassemblements en réunions virtuelles, nous avons également changé l’ordre de nos priorités. Tant comme personne que comme politicienne, ce virage me semblait nécessaire. Si on poursuivait cette campagne, nous devions nous assurer qu’elle bénéficie à ceux qui étaient vraiment touchés par la pandémie et aux oubliés de notre système.
« Il faut retenir les choses extraordinaires que nous avons réussi à accomplir dans les derniers mois grâce à un mandat clair des Canadiens et à une grande collaboration entre les partis politiques. » - Annamie Paul
Quelle est la priorité du Parti vert dans la gestion de la crise actuelle?
C’est de bonifier notre filet social. Évidemment, ce n’est pas la seule, mais c’est la plus urgente. Les Canadiens ont accepté que le gouvernement dépense ce qui est nécessaire pour protéger les gens. Avec ce mandat clair, il faut passer à l’action. Alors, je veux voir comment créer une structure de revenu garanti, comment solidifier nos systèmes de santé, comment implanter un réseau de centres de soins de longue durée qui répond aux besoins réels. C’est le moment de réfléchir activement à tous ces éléments et d’investir pour les concrétiser.
On a beaucoup parlé de la relation entre la pandémie et la crise climatique. Que devrions-nous retenir de ce lien pour la suite des choses?
Tout est connecté. Nous vivons actuellement une accélération des cycles de pandémies, mais également des cycles de catastrophes météorologiques causées par l’activité humaine. Je suis certaine que nous allons nous sortir de la présente crise, mais il y en aura d’autres. C’est pourquoi il faut impérativement resserrer les mailles de notre filet social. Il faut aussi retenir les choses extraordinaires que nous avons réussi à accomplir dans les derniers mois grâce à un mandat clair des Canadiens et à une grande collaboration entre les partis politiques. Si nous arrivons à combiner cette façon de gérer les crises et ces mêmes dispositions à investir dans notre avenir avec un vrai courage et un solide leadership politiques, nous avons absolument tout ce qu’il faut pour combattre les crises qui viendront.
Comment faire pour continuer à semer l’espoir en 2020?
Ce qui me donne de l’espoir, c’est de voir que les gens ont décidé de prioriser la vie. Ils ont fait d’énormes sacrifices personnels pour sauver d’autres membres de leur communauté, malgré une société que l’on juge plus individualiste que jamais.
La meilleure chose à faire pour un élu actuellement, c’est de prendre appui sur cet élan de responsabilité collective pour bâtir une vision de l’avenir dans laquelle notre bien-être et la vie sur notre planète sont protégés. Ainsi, nous offrons un vrai sentiment de sécurité à notre population et ça, ça donne espoir.
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