Changer de registre

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FRÉDÉRIQUE LISSOIR
Collaboration spéciale

Où en sommes-nous vraiment avec les politiques de conciliation et le changement des mentalités au travail ?

Voilà une question qui revient constamment à chaque fois qu’une conférence, un colloque ou même une chronique traite de l’état du droit de la famille et de la question de l’égalité des sexes. Même Michelle Obama, lors de son passage à Montréal en février 2018, expliquait que l’inégalité était encore monnaie courante, bien ancrée dans nos habitudes familiales, communautaires et professionnelles. Plusieurs se demandent à qui la faute. Ne devrait-on pas plutôt se demander à qui revient la responsabilité de mettre en avant des changements ? À mon avis, il s’agit d’une question fondamentale pour l’avenir de notre société. En 2013, la Cour suprême du Canada avait statué sur un cas controversé accordant encore et toujours des droits plus avantageux à des couples mariés plutôt qu’à des partenaires en union de fait. Aujourd’hui, alors que le couples se marient de moins en moins et que l’entrepreneuriat au féminin prend de l’importance, on stagne au registre de la conciliation travail famille. Les annonces du dernier budget fédéral sont des avancée positives. Il en va de la redéfinition du rôle des femmes dans la société. Équité salariale, modifications à la prestation parentale partagée ou soutien aux entrepreneures : autant de progrès encourageants. Encore faut-il s’interroger sur la place de la famille dans notre société, et de son actualité au regard du droit.

Frédérique Lissoir est avocate et consultante dans le domaine des affaires. Elle a fondé le cabinet Propulsio Conseillers d’affaires 360°.