Décrochage scolaire : pas seulement les garçons

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PAR MÉLANIE THIVIERGE
Présidente-directrice générale, Y des femmes de Montréal

Vous lisez Première en affaires, on peut en déduire que vous êtes une femme éduquée. C’est là une bonne nouvelle; pour vous, bien entendu, mais particulièrement pour vos enfants.

Un cercle vertueux

Le niveau d’éducation est l’un des plus importants facteurs de protection face au décrochage scolaire des enfants. Votre enfant risque moins de quitter les bancs d’école parce que vous, vous les avez occupés longtemps, ces bancs d’école. Ce fait est connu et démontré depuis longtemps et dans plusieurs études.

Précarisation : les conséquences sont lourdes

Depuis plus d’une décennie maintenant, on parle beaucoup du décrochage scolaire des jeunes garçons. À voir les chiffres, on comprend que les spécialistes aient tiré la sonnette d’alarme, d’où la mise en place de nombreux programmes destinés à les retenir à l’école. Pourtant, si on applique une analyse de genre à cet enjeu social, on constate que le décrochage scolaire des adolescentes est plus lourd de conséquences que celui des jeunes garçons. Les filles qui décrochent reviennent moins à l’école que les garçons. Elles se retrouvent souvent en situation de dépendance économique (elles gagnent en moyenne 22 000$ par année contre 34 000$ pour les garçons) et elles sont nombreuses à tomber enceinte, retardant ainsi l’éventualité d’un retour aux études. Devenues mères, avec de faibles revenus et un faible niveau de scolarité, elles font monter les statisques, bien malgré elles. Le risque que leurs propres enfants ne quittent l’école à leur tour est grand. Ainsi va le cycle de la pauvreté.