Cosmétiques Ellie Bianca : une percée chez La Baie
Mardi 7 septembre 2021
Ellie Bianca est le nom de la fille d’Evelyne Nyairo. C’est aussi le nom de la compagnie de soins pour la peau qu’elle a fondée en 2014 alors que rien ne destinait la Kényane d’origine, arrivée au Canada à 16 ans, à prendre ce chemin.
Elizabeth Cordeau-Rancourt
Evelyne Nyairo a fondé la ligne Ellie Bianca en 2014. Ses produits sont vendus chez La Baie depuis l’été 2021.
Qu’est-ce qui vous a inspirée à fonder Ellie Bianca?
J’ai fait ma maîtrise en sciences, biologie et environnement. Dans le cadre de mon travail, j’ai visité le Tchad. Il y avait des manguiers partout. J’ai demandé à mon guide si je pouvais prendre un fruit. Il m’a emmenée dans une grande forêt où une mère et ses enfants sont allés cueillir les mangues pour moi. Je leur ai ensuite tendu de l’argent pour payer les fruits et mon guide m’a informée que la tradition voulait que l’argent soit donné au père de la famille. Ça m’a fâchée parce qu’il n’avait rien fait! Je me suis dit: «Il faut que je fasse quelque chose pour amorcer une réflexion sur l’égalité des genres.» J’ai évolué en sciences et en génie, dans un milieu très masculin. Cette situation m’a tout de suite ramenée dans les salles de réunion. Les gens demandaient à mon équipe, en parlant de moi, si l’assistante allait prendre des notes! Je me suis engagée dans plusieurs comités pour promouvoir la place des femmes dans mon domaine, mais je voulais changer les choses en posant des gestes concrets.
«Je me suis engagée dans plusieurs comités pour promouvoir la place des femmes dans mon domaine, mais je voulais changer les choses en posant des gestes concrets.» - Evelyne Nyairo, fondatrice de Ellie Bianca
Pourquoi avoir choisi les soins de la peau pour agir en faveur de l’équité ?
J’ai longtemps réfléchi à ce que je voulais faire et ma sœur m’a dit: «Pourquoi tu ne lances pas une ligne de soins de peau? La biodiversité en Afrique est incroyable. Tu pourras y trouver tes ingrédients et, ainsi, t’assurer que les femmes travaillent dans de bonnes conditions.» À l’époque, je concevais des pipelines, je ne savais pas comment faire des crèmes! Je me suis lancée dans cette entreprise avec deux objectifs en tête: produire une gamme de soins efficace et 100% naturelle. Il était hors de question de faire des compromis sur la qualité des produits. Je voulais aussi déclencher une réflexion sur le développement durable et sur la protection des ressources naturelles dont les ingrédients entrent dans la fabrication des soins.
Vos produits sont maintenant vendus chez La Baie, partout au Canada. Comment est-ce arrivé?
La Baie était dans notre liste de souhaits depuis un an. Lorsque nous avons contacté l’entreprise, les étoiles se sont alignées pour que ça fonctionne. C’est une collaboration exceptionnelle. L’enseigne La Baie est très engagée dans la promotion des entreprises canadiennes.
Qu’est-ce qui vous rend le plus fière?
Je dis souvent que les jeunes filles ne peuvent pas devenir les femmes qu’elles ne voient pas. Nous avons donc, entre autres, mis en place un programme qui aide les mères seules à avoir accès à une éducation afin que les opportunités s’ouvrent à elles et qu’elles puissent, à leur tour, devenir des modèles pour les générations futures. On est une petite équipe, mais on réussit à faire une grande différence directement dans les communautés en Afrique.
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