Mélanie Bélec : « La COVID a été un cadeau »

Mardi 13 octobre 2020 - Dernière mise à jour le 30 octobre 2020

Le Centre du travailleur FH est une entreprise qui se spécialise en distribution d’uniformes, de vêtements de travail et d’équipements et accessoires de protection de la santé et de la sécurité au travail. Mélanie Bélec a repris une entreprise fondée par sa mère, Francine Henry, il y a 20 ans. Pour cette entrepreneure, « la COVID a été un cadeau ».

Elizabeth Cordeau Rancourt


 

Alors que la crise a été un choc pour plusieurs entreprises, peut-on dire qu’elle a été généreuse avec FH?

Mélanie Bélec est présidente du Centre du travailleur FH.

Mélanie Bélec est présidente du Centre du travailleur FH.

Honnêtement, la COVID-19 a été un cadeau pour nous. Nous avons atteint des chiffres d’affaires records. Nous n’avons accordé aucune forme de crédit et avons été en mesure de livrer le matériel nécessaire. Nous avons donc fait du profit dès le départ. Avant le déclenchement de la crise, on venait de réaliser des investissements technologiques d’envergure et tout ces éléments se combinent pour expliquer notre succès dans le contexte actuel. Aujourd’hui, après des mises à pied temporaires, l’équipe est de retour et nous embauchons même de nouvelles ressources. Notre dévouement envers nos clients et notre excellent service ont toujours été ce qui nous distinguait. Nous avions déjà une bonne crédibilité, mais la crise est venue consolider nos forces.

« Honnêtement, la COVID a été un cadeau » - Mélanie Bélec


Quelle était la situation de l’entreprise avant la crise?

Nous étions dans une situation fragile. Nous avons eu certaines difficultés entre 2014 et 2019. Même si nous avions réussi à concevoir une bonne stratégie, on commençait à avoir des défis au niveau des liquidités. Je voyais la pandémie arriver et je me disais que nous ne serions pas capables de nous en sortir. Ne sachant pas comment évoluerait la situation, les clients ne voulaient plus payer, ce qui fait que j’ai dû mettre toute mon équipe à pied le 13 mars 2020.

Du jour au lendemain, les hôpitaux sont devenus mes seuls clients. J’avais 5 clients et je vendais 6 types de produits parmi les 20 000 offerts dans mon catalogue. Ça représentait énormément d’argent, mais pas assez d’activité pour réintégrer mes employés.


Qu’est-ce qui a amené FH à devenir un fournisseur clé pendant la crise?

J’ai laissé savoir à un de mes clients que j’étais disponible s’il avait besoin de quelque chose. « Des gants et des sarraus », m’a-t-il rapidement répondu. C’est à partir de ce moment que j’ai commencé à remuer ciel et terre pour subvenir à la demande. Je livrais mes commandes en 8 jours, ce qui était très rapide compte tenu des circonstances. De ce fait, le nom de FH a circulé et d’autres hôpitaux m’ont contactée. Encore aujourd’hui, de nouveaux hôpitaux communiquent avec moi pour savoir si nous avons du matériel à livrer.  

« Du jour au lendemain, les hôpitaux sont devenus mes seuls clients. J’avais 5 clients et je vendais 6 types de produits parmi les 20 000 offerts dans mon catalogue. » - Mélanie Bélec


À quoi ressemble le contexte de vente à l’approche de la 2e vague?

Actuellement, plusieurs fabricants refusent de mettre leurs stocks sur le marché. Il faut être créatif, et dès que nous arrivons à mettre la main sur quelque chose, il suffit de faire deux ou trois appels et tout est vendu. C’est devenu une course, tout le monde est méfiant. Ça nous a pris plus de trois mois pour trouver le bon contact d’approvisionnement en gants. Chaque fois que nous pensions avoir trouvé, nous réalisions que c’était une fraude. Les clients nous font confiance, nous voulons aider, alors nous sommes hyper prudents et nous faisons l’impossible pour livrer la marchandise demandée.


 
 

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