ENTREPRENEURIAT EN SERVICES PROFESSIONNELS : écouter son instinct
Née dans une famille modeste qui ne comptait ni professionnel ni entrepreneur, j’étais une petite fille timide et introvertie qui n’aurait jamais cru pouvoir devenir une entrepreneure, instigatrice d’un collectif d’avocats en pleine croissance.
Tout commence en 1996 à la Faculté de droit de l’Université de Montréal. Ayant d’excellents résultats universitaires, je fais la course au stage et suis retenue comme étudiante/stagiaire, puis comme avocate dans un grand cabinet de Montréal. Mon rêve: devenir associée. Je travaille fort, j’ai des mentors extraordinaires et faire 2000 heures facturables annuelles devient ma norme et ma fierté. Je découvre en même temps la vie des professionnels «en moyen» : gastronomie, voyages, vêtements griffés (et que dire des chaussures...). «Work hard – Play hard» : j’adore ma vie!
Ambitieuse et carriériste, je veux tout avoir. Mon conjoint et moi rêvons d’avoir plusieurs enfants, et Gabrielle arrive dans nos vies en 2003. Six mois plus tard, je suis de retour au travail et j’ai du mal à gérer ma culpabilité de n’être ni assez au bureau, ni assez à la maison. Pour pouvoir passer du temps avec ma fille avant qu’elle dorme, je dois me sauver du bureau vers 17h15. Dans ma vie, à cette époque, c’est partir «en plein après-midi » !
Lorsque j’attends mon deuxième enfant, rien ne va plus. Pourtant si ambitieuse, je me mets à douter de tout. J’ai même songé à quitter la profession. Car je rêve de deux choses fondamentales qui semblent diamétralement opposées :
- Travailler sur des mandats exigeants et passionnants.
- Avoir la flexibilité de gérer mes horaires et déterminer mes propres conditions de succès.
En d’autres termes, je veux réussir ma vie et réussir dans la vie. Comment faire? Avocate en entreprise? Travailler dans un petit cabinet ? Je n’aurais pas plus de flexibilité. En 2005, rien ne répond à ce que je cherche. Je me mets donc à rêver d’un nouveau modèle d’affaires. Je questionne avocats et clients : « si nous pouvions redessiner complètement les services juridiques, les cabinets d’avocats, que ferions-nous de différent ? ».
Leurs réponses et un cri intérieur – mon instinct d’affaires – me confirment qu’il faut inventer une autre façon de faire qui nous rendrait tous plus heureux. Et c’est ainsi que Delegatus est né. Le modèle d’affaires de Delegatus est aujourd’hui reconnu et prouve qu’on peut faire évoluer les services juridiques au bénéfice des clients et des avocats. C’est pour eux que nous dessinons Delegatus depuis 2005, et nous n’arrêterons jamais de viser plus haut et plus loin. Delegatus aura 14 ans cette année et il figure au Top 10 des cabinets juridiques régionaux au Québec. C’est un collectif fort et agile, composé de 25 avocats entrepreneurs qui servent plus de 500 clients d’affaires.
Ambitieuse, assoiffée de liberté et d’auto-détermination, c’est mon instinct qui m’a poussée à devenir entrepreneure. Le même instinct que les avocats de Delegatus ont, eux aussi, eu l’audace de suivre. Pour une petite fille timide et introvertie, c’est tout un exploit et la preuve irréfutable qu’on peut oser être heureux et se réaliser autrement, par l’entrepreneuriat.