Priorité aux employés chez Roy
Entrepreneure de troisième génération, Julie Roy est l’une des Cheffes de file mise de la Caisse de dépôt et placement du Québec. La dirigeante gère une équipe de 2 550 employés et un chiffre d’affaires de plus de 80 millions de dollars. Comment envisage-t-elle cette rentrée COVID-19? Voici son entrevue avec Florence Dujoux.
En temps de pandémie, les mesures sanitaires sont critiques pour limiter la propagation du virus. En quoi cette rentrée est-elle différente pour Roy ?
Ce qui change, c’est d’abord qu’on est davantage visibles. Si avant la crise, on ne voulait pas nous voir, maintenant c’est tout le contraire! C’est surtout la prise de conscience que notre travail est capital. Paradoxalement, la crise a enfin été l’opportunité de mettre la lumière sur mes équipes. La crise a renforcé ma conviction que, pour être le meilleur fournisseur d’entretien ménager, je devais être celle qui forme le mieux mes employés, celle qui les valorise le plus, qui arrive vraiment à les engager. Notre stratégie de croissance, c’est une stratégie meilleur employeur.
« Notre stratégie de croissance, c’est une stratégie meilleur employeur. »- Julie Roy
Quelles sont les conséquences de l’essor du télétravail sur vos activités ?
À la mi-mars, quand tous les immeubles de Montréal ont fermé, j’ai perdu 40% de mon chiffre d’affaires d’un coup. C’était vraiment paniquant pour l’entrepreneure que je suis. Beaucoup de tours à bureaux du centre-ville restent encore partiellement fermées, avec la plupart des employés en télétravail. On n’y fait que le service minimum.
« À la mi-mars, quand tous les immeubles de Montréal ont fermé, j’ai perdu 40% de mon chiffre d’affaires d’un coup. » - Julie Roy
Le nouveau contexte vous permet-il de dégager d’autres avenues de croissance?
En réorientant notre offre de services, on a gagné plusieurs nouveaux clients, comme les centres de soins de santé, les usines en service essentiel, et les entreprises qui ont décidé de professionnaliser leur service d’entretien. Du jour au lendemain, tous mes clients se sont aussi tournés vers moi pour acheter des produits sanitaires, et j’ai été perçue comme un partenaire de choix.
Les préoccupations écologiques demeurent-elles prioritaires, malgré la COVID-19?
Chez Roy, on a été les premiers à aller chercher la certification ISO 14001:2004. Nous sommes des pionniers en termes d’actions environnementales. On a été copiés par tous nos concurrents, et c’est ça qu’on veut! Sauf qu’avec la crise aujourd’hui, c’est plus difficile à gérer. Nos employés utilisent de la microfibre, lavée et réutilisée en respect avec les procédures environnementales. Mais il y a des masques jetables parfois exigés par les clients, plus de lingettes désinfectantes utilisées par les usagers, plus de gants jetés. On met en place des bacs de récupération pour les masques jetables pour les recycler, mais ce n’est pas assez.
Comment projetez-vous le rendement de 2020 par rapport à celui de 2019?
On maintient notre chiffre d’affaires en 2020, on est arrivés à récupérer les pertes encourues pendant les premiers mois, c’est une belle performance! Et les perspectives sont certainement intéressantes, même si on ne sait pas si les contrats temporairement fermés vont rouvrir un jour. Je pense qu’il n’y aura pas d’après-Covid, il va y avoir un avec-Covid. Même s’il y avait un vaccin demain matin, j’ai l’impression qu’on ne va jamais complètement relâcher les mesures sanitaires, on va continuer à s’attendre à avoir du gel en arrivant dans un immeuble.
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