L’économie après la COVID : les modes de consommation évoluent
Crédit Photo Les Minettes
Mardi 16 Mars 2021
Depuis quelques années, les commerçants des rues principales doivent composer avec des hausses de loyer et l’évolution des goûts de consommateurs de de plus en courtisés par des enseignes qui n’ont pas besoin d’avoir pignon sur rue. C’est la même situation dans les centres commerciaux où les boutiques ferment, faute de pouvoir assumer les loyers quand les clients se font rares. Un centre-ville désert ? Des centres commerciaux vides ? Voilà des scénarios difficiles à envisager dans nos modes de vie. Car même si nous sommes nombreux à comprendre et vanter les mérites de l’achat local, nos revenus sont aussi investis dans une vaste gamme d’expériences de consommation. Est-ce que l’évolution des espaces commerciaux pourrait pérenniser de nouvelles habitudes ? Elizabeth Cordeau Rancourt fait le tour de la question avec des professionnels qui réfléchissent à l’avenir.
Notre façon de consommer a toujours évolué. Dans les dernières années, cette évolution a pris la voie rapide et les méthodes d’achat usuelles ont été transformées par l’utilisation de la technologie. Les centres commerciaux, et tous autres espaces physiques consacrés à la vente n’ont d’autres choix que de se repositionner.
« C’est à nous, propriétaires de centres commerciaux, en collaboration avec les détaillants, d’innover et de cibler la valeur ajoutée du magasinage dans les points de vente physique » indique Johanne Marcotte, vice-présidente, exploitation nationale et location Québec, centres commerciaux, chez Ivanhoé Cambridge.
Pour les grands acteurs du milieu, la clé, c’est l’expérience client. Lorsque l’on parle d’expérience client, il n’est plus simplement question de service à la clientèle et de beaux espaces. Les marques développent des parcours de consommation qui ciblent toutes les étapes franchies par le client, de l’arrivée dans le stationnement à l’utilisation du produit après l’achat.
Selon les quartiers, les développeurs immobiliers s’adaptent et prennent acte de cette évolution. Les centres commerciaux, comme le DIX30 à Brossard ou le centre Rockland à Mont Royal intègrent plus de services à leur offre, comme l’hôtel, la banque ou l’épicerie.
Phygitalisation
Pour les acteurs du milieu, la localisation des espaces commerciaux doit être réfléchie de façon à ce qu’ils soient placés à proximité des centres urbains et des lieux de travail. Les consommateurs privilégient la proximité. Selon les analyses dont disposent les experts, ils recherchent la valeur ajoutée de ce déplacement qu’ils mesurent face à la facilité de l’achat en ligne.
Mais la technologie multiplie aussi les points d’accès aux offres de magasinage pour les clients, et permet aux détaillants de mieux connaître leurs goûts. Dans le langage marketing, c’est ce qui s’appelle la phygitalisation.
Les boutiques physiques peuvent se permettre d’être moins grandes et de tenir un plus petit inventaire puisqu’elles savent ce que leur public cible recherche. « C’est quand même extraordinaire quand tu peux être là et dire « je veux ce produit et je pars avec maintenant » Ce sont des belles ventes à côté desquelles tu veux pas passer quand tu es un détaillant. » évoque à ce sujet Nicolas Désourdy, vice-président exécutif et associé chez Carbonleo, la firme qui pilote le projet Royal Mount.
Pour Anissa Errai, vice-présidente, à la planification stratégique de l’agence SGM, « les approches et les outils marketing ont évolué rapidement ces dernières années pour permettre aux entreprises de s’engager avec assurance dans une démarche d’adaptation.» Car si l’engouement pour l’achat local marque l’évolution de nos habitudes et que les temps changent, l’achat en ligne ne signifie pas pour autant la fin des espaces commerciaux. À la bonne heure et vivement le retour des beaux jours.
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