Marilyne Bouchard et les valeurs de BKIND
8 février 2022 - Marilyne Bouchard a lancé BKIND en 2014. Cette marque beauté s’est fait connaître avec du shampoing en barre écologique. L’entreprise compte aujourd’hui 16 employés et consacre 25 % de son chiffre d’affaires en publicité. Marilyne gère encore sa croissance manuellement. Elle ne cherche pas à devenir riche et son entreprise sera son capital de retraite.
Entrevue de Isabelle Maréchal
Texte de Elizabeth Cordeau Rancourt
Marilyne, tu es microbiologiste de formation. Comment l’entrepreneuriat est-il arrivé dans ta vie ?
Au départ, je fabriquais des produits pour le plaisir, dans ma cuisine. Je ne voulais pas d’entreprise. J’avais vu mon père en avoir une et je savais à quel point c’était prenant. Ça ne m’attirait pas du tout. J’ai travaillé à temps plein en pharmaceutique pendant les deux premières années d’existence de BKIND avant d’oser me lancer pleinement dans l’entrepreneuriat.
Quelles sont les valeurs BKIND ?
Elles sont 100 % alignées sur les miennes. Je suis devenue végétarienne il y a 12 ans et je suis maintenant végane. La compagnie est donc végane et sans cruauté pour les animaux ; nous versons également 2 % des ventes à des organismes venant en aide à ces derniers. J’ai aussi amorcé une transition vers un mode de vie zéro déchet et j’applique cette même philosophie dans mon entreprise. Je pense que BKIND a mis la barre un peu plus haute dans le domaine des cosmétiques en termes de durabilité.
Est-ce que ces valeurs environnementales représentent un avantage concurrentiel ?
Quand j’ai lancé BKIND, c’est une philosophie d’entreprise qui n’était pas très populaire. Ça venait vraiment du cœur. Ce n’était pas une stratégie marketing au départ, mais ce l’est devenu. Cependant, les produits non testés sur les animaux, ça va devenir la norme. Bientôt, il va falloir se réinventer.
Comment s’attaque-t-on à une expansion comme celle que connaît BKIND ?
Au quotidien, c’est difficile d’être bien organisée pour gérer la croissance parce que je suis surtout occupée à éteindre des feux. J’avance tranquillement et j’essaie de bien m’entourer. Ce sont des montagnes russes d’émotions, c’est difficile de prendre des décisions pour le futur, mais j’aime les défis. Je viens de louer un entrepôt de 17 000 pieds carrés. J’ai pris plus grand que nécessaire pour le moment parce que j’ai déménagé chaque année depuis le début de l’entreprise dans le sous-sol chez mes parents. C’est un grand risque, j’espère que l’expansion va continuer de façon aussi constante que dans les dernières années.
Pour soutenir tous ces projets, ça prend des moyens financiers. Comment envisages-tu cet aspect ?
J’ai démarré mon entreprise avec 5 000 $ de ma poche et mon père a mis le même montant. Je n’ai pas emprunté, je n’ai pas de dettes ni de marge de crédit. Pour l’instant, c’est moi qui m’occupe des finances, et ma mère qui fait la comptabilité. Je sais que je devrai prendre des décisions financières plus risquées dans les prochains mois. Je dois donc réfléchir à des stratégies à plus grande échelle et m’entourer d’experts pour le faire.
Entre le début de la compagnie et aujourd’hui, qu’est-ce qui a changé ?
Au départ, c’était une passion sans plus alors que maintenant, je vois tellement de potentiel. Lorsqu’on me demande comment j’envisage l’avenir de BKIND, ma réponse n’est jamais la même. Chaque fois que j’y réfléchis, j’ai de plus en plus confiance en moi et mes idées grandissent avec cette confiance. J’aimerais donner davantage de place aux produits en vrac et au zéro déchet. J’ai aussi un projet d’entrepôt écologique à Montréal. Toit vert, panneaux solaires, récupération des eaux usées : tout serait mis en place en fonction des meilleures pratiques environnementales.