Rémunération : une nouvelle réflexion

 

 

Le télétravail pose la difficile question de la juste valeur monétaire de la contribution des collaborateurs engagés dans un projet ou dans une entreprise. Avec la COVID-19, les enjeux de liquidité se posent dans beaucoup de secteurs. Depuis le 27 avril, il est possible de demander la subvention salariale d’urgence pour maintenir les employés dans une relation salariale. Comment déterminer la juste valeur de leur travail dans le nouveau contexte?

Déborah Levy

Pour Denis Morin, professeur titulaire en gestion des ressources humaines, en période d’adaptation au télétravail, la productivité n’est pas optimale. Selon cet expert de l’UQAM, « dans le contexte de pandémie, l’employeur doit faire preuve de compréhension et clarifier les tâches tout en maintenant des suivis réguliers pour maintenir l’engagement ».

Le Strøm spa nordique a été frappé de plein fouet par la crise. Comme dans beaucoup d’autres entreprises, les dirigeants ont mis au point un ensemble de mesures pour accompagner leurs ressources humaines qui comptaient plus de 625 salariés et travailleurs autonomes. Aujourd’hui, il y a un peu plus d’une centaine d’employés qui travaillent au maintien des opérations et à la préparation de la relance. L’équipe est mobilisée par des appels et un réseau de soutien.

Si la rémunération ne change pas, les parties doivent s’entendre sur la performance attendue et déterminer des mesures de rendements réalistes. Pour Manon Poirier, directrice générale de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, un processus de réflexion est en cours, du côté des entreprises comme des employés. Le nouveau contexte économique qui se profile laisse présager un marché de l’emploi favorable aux entreprises, dans lequel les échelles de rémunération pourraient être modifiées. Avec la pandémie, les employeurs ont réalisé que le télétravail pouvait se matérialiser sans menacer le rendement. Les employés ont découvert une qualité de vie appréciable dans un contexte peu favorable. « Ils demandaient depuis longtemps des horaires flexibles. L’expérience du travail à la maison va modifier les façons de faire, même si l’impact est différent selon les secteurs », note Manon Poirier qui est à la tête de l’Ordre depuis 2016.

 
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