Valeur nette
13 septembre 2022 - On mesure généralement la richesse en examinant de nombreux facteurs qui peuvent se résumer à deux dimensions : le flux de richesse (le plus souvent sous la forme de revenus d’emploi et d’autres sources) et la valeur nette, soit la différence entre les actifs d’un individu et ses dettes. En considérant ces deux aspects, l’augmentation de la richesse financière des femmes au cours des 40 dernières années a été significative.
La richesse se construit sur des années longues ; une rémunération annuelle, réinvestie, constitue un patrimoine et mène à une diversification des sources et des actifs qui constituent la richesse financière telle qu’elle se définit dans les sociétés occidentales.
En matière de revenus, le tableau des déclarants à revenu élevé au Québec (CANSIM 204-0002) montre qu’au sein du groupe des 5 % les mieux rémunérés au pays, les femmes sont passées de 13,5 % en 1982 à près de 29,6 % en 2019. À cet égard, le Québec a d’ailleurs maintenu une certaine avance en termes de rémunération des femmes, car dans l’ensemble du Canada, ces dernières ne représentaient que 12 % des 5 % les mieux rémunérés en 1982, et 28 % en 2019. Le portrait que dresse l’analyse du patrimoine des femmes montre aussi une progression importante. Pour les femmes seules de 65 ans et plus, la progression de la valeur nette de 1999 à 2016 a été de 81 %, contre 39 % seulement pour les hommes. À 476 684 $ en moyenne, les femmes atteignent presque la parité avec les hommes, dont le patrimoine moyen à 65 ans et plus atteint 504 382 $.
Une étude publiée par RBC Gestion privée décrit un portrait démographique changeant en matière de richesse au féminin. Selon l’étude, les femmes millénariales, soit celles nées entre 1981 et 2000, accèdent plus rapidement à des niveaux de patrimoine élevés que leurs parents issus du baby-boom. Le sondage révèle d’ailleurs que, parmi cette catégorie plus jeune, la proportion des self-made women qui ont accumulé leur richesse au moyen de l’entrepreneuriat est de 50 % (les autres tirent leur richesse de l’héritage). Ces données contrastent avec les 37 % des femmes baby-boomers dont la richesse est issue d’activités entrepreneuriales.
Pour les femmes seules de 65 ans et plus, la progression de la valeur nette de 1999 à 2016 a été de 81 %, contre 39 % seulement pour les hommes. À 476 684 $ en moyenne, les femmes atteignent presque la parité avec les hommes, dont le patrimoine moyen à 65 ans et plus atteint 504 382 $.
Experte en finances et chercheure sur les stratégies des femmes en matière d’investissement, Barbara Stewart décrit également un rôle accru pour les femmes en matière de placements gérés activement. Elle constate par exemple qu’en matière d’investissement boursier, les femmes sont aujourd’hui aussi actives que les hommes. Elle observe toutefois une relation différente au risque, qu’elle décrit comme étant plus « consciente » et souvent mieux informée face aux décisions d’investissement.
Selon Barbara Stewart, les femmes ont tendance à « s’investir » davantage dans leurs placements. En témoigne, par exemple, la surreprésentation des femmes dans l’activisme et les placements ESG – qui constituent, aux yeux de plusieurs, des placements plus risqués à court terme. « Les femmes, explique Stewart, souhaitent investir dans des véhicules envers lesquels elles sont passionnées. »