ZONE ROUGE : LE TOURISME À L’ARRÊT

Mardi 29 septembre 2020

Pandémie, fermeture des frontières : alors que certains secteurs s’alignent sur de nouvelles réalités économiques, les entreprises touristiques accusent le coup. Sylvie Myre est présidente de Voyages à Rabais, Tours Amérique et Objectif Monde, trois entreprises qui comptaient une centaine d’employés pour un chiffre d’affaires de 140 millions avant la crise. Voici sa lecture des tendances.

Florence Dujoux


 

Comment vos entreprises sont-elles impactées par la pandémie?

Sylvie Myre est présidente de Voyages à Rabais, Tours Amérique et Objectif Monde, trois entreprises qui comptaient une centaine d’employés pour un chiffre d’affaires de 140 millions avant la crise.

Sylvie Myre est présidente de Voyages à Rabais, Tours Amérique et Objectif Monde, trois entreprises qui comptaient une centaine d’employés pour un chiffre d’affaires de 140 millions avant la crise.

On peut dire qu’on est pratiquement à aucun revenu à l’heure actuelle. Du côté de Tours Amérique, spécialisé dans les voyages en autocar au Canada et aux États-Unis, toutes les activités ont été suspendues pour 2020. Pour Voyages à Rabais, on a des clients habitués à faire leur voyage annuel dans le sud, donc on a des réservations quotidiennes. On a des conseillers qui sont là pour répondre au téléphone. Les fournisseurs proposent maintenant des assurances pour protéger les voyageurs en cas de COVID : ça aide, mais ce n’est pas suffisant pour relancer l’activité. Du côté d’Objectif Monde, l’ensemble des circuits avaient lieu en Europe-Asie-Afrique: tout a été annulé pour octobre et on est en train de regarder ce qu’on va faire en novembre. C’est l’ouverture des frontières qui va guider nos actions.

« On peut dire qu’on est pratiquement à aucun revenu à l’heure actuelle.  » - Sylvie Mire


Comment envisagez les prochains mois?

On a gardé les personnes clés dans l’entreprise. Une vingtaine de salariés demeurent en poste chez Voyages à Rabais, et on continue à faire du développement, par exemple avec la création du site internet en anglais. On en a aussi profité pour faire de la formation du personnel aux nouveaux modules de réservation. Au niveau des opérations de vente et de marketing, on est plus en mode « brainstorming » : on regarde ce qui s’en vient et comment se positionner pour nos clients face à une éventuelle reprise. Je pense que l’entreprise qui va en bénéficier le plus va être Tours Amérique. On planche à l’heure actuelle sur de nouveaux développements d’affaires. Du côté de Voyages à Rabais, les destinations sud vont perdurer, mais pas avec l’ampleur d’avant la crise. Et pour Objectif Monde, on va miser sur les destinations qui ont été le moins touchées ou qui ont le mieux géré la pandémie.


Votre image de marque est solide et la réputation de Voyages à Rabais n’est plus à faire. Est-ce que vos clients voyagent encore?

On a quand même des clients qui sont allés dans le sud cet été – on parle de Cuba, de la République Dominicaine, du Mexique. On les invite à témoigner avec des capsules vidéo pour montrer que tout se fait de manière sécuritaire dans les hôtels. On mise sur le fait que tout est mis en place à destination, mais bien entendu on n’a pas de contrôle sur 100 % du trajet du client. Un autre frein, c’est de devoir respecter la quarantaine au retour. Pour les personnes retraitées ou en télétravail, ce n’est pas un enjeu, mais pour tous les autres, aller chercher deux semaines supplémentaires pour demeurer en confinement, c’est complexe!

« Le secret, c’est d’être flexible et de s’ajuster le plus rapidement possible aux besoins du marché.  » -  Sylvie Myre


Quels seront les effets de la crise sur le secteur du tourisme?

Les gens vont être plus prudents quand viendra le temps de faire un voyage; ils vont vouloir connaître les mesures sanitaires présentes à destination. Il y aura un impact positif aussi. La crise va permettre aux gens de voyager davantage localement. Cet été, plusieurs ont découvert les attraits touristiques du Québec et du Canada, et ont expérimenté de nouvelles façons de voyager, comme le camping et le caravaning. Voyage à Rabais n’est pas dans ce créneau d’activité, mais on a contacté des organismes québécois comme Bonjour Québec pour faire des partenariats d’affaires avec eux. L’industrie du voyage traverse une situation délicate. Le secret, c’est d’être flexible et de s’ajuster le plus rapidement possible aux besoins du marché. On est en train de travailler sur une nouvelle approche pour permettre à nos clients de tirer profit de leurs crédits voyage.


 
 

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