Être heureux au travail
Le travail occupe une place omniprésente dans la vie de certains. J’ai évolué et j’évolue encore dans un milieu professionnel où facturer 1 800 à 2 000 heures de travail est une norme à atteindre. Dans l’univers des services juridiques, les fins de semaine et les semaines se confondent trop souvent, et les semaines de 40 heures ne sont qu’un idéal utopique. Il y a quelques années, alors que j’étais jeune maman, un associé du cabinet dans lequel je travaillais n’a pas hésité à me signifier « à la blague » que je quittais le bureau « en plein après midi ». Il était 17h 30 et je devais courir à la garderie chercher mon bébé de 6 mois.
Dieu merci, est arrivée la technologie ! Ces outils continuent de promettre une plus grande liberté… Un leurre, car on peut désormais travailler de partout et en tout temps. Qui peut bien vanter en toute honnêteté, les bienfaits de cette technologie? Avec un téléphone intelligent, une tablette, un portable, une AppleWatch, les plateformes Web, il est presque impossible de ne pas être joint par des appels, courriels ou textos à la vitesse du son.
Côté bureau, le télétravail devient monnaie courante chez les professionnels, même pour des besoins ponctuels, et dans les différentes métropoles, mondialement, des espaces de coworking fleurissent depuis quelques années. La numérisation du travail, qui peut se faire en tous lieux et en tout temps : une évolution vers une infinité de possibilités. Ah bon !
Bureaux flottants, nuages informatiques : ces outils sont les clés de notre liberté, mais aussi celles d’une prison. L’usage productif des réseaux sociaux, courriels et autres ordinateurs portables fait de nous des victimes consentantes du travail. Le succès en affaires se nourrit de l’exploitation de ces outils devenus indispensables. On reste constamment joignables pour nos clients, collègues et amis : un esclavage qui se nourrit d’une dépendance à la gratification.
Pourquoi travaille-t-on si fort ? Et pour qui ? Devenir indispensable a un coût. On le sait pourtant trop bien, certains s’épuisent psychologiquement ou physiquement au travail. D’autres compensent leur « manque de vie » par la consommation excessive de toutes sortes de biens de consommation. Plusieurs passent tout simplement à côté de leurs plus belles années de vie active.
Le sentiment claustrophobe d’être prisonnier d’une magnifique cage dorée, le sentiment, la crainte et même l’angoisse de passer à côté de quelque chose dans nos vies m’habitaient avant de lancer Delegatus.
Les avocats sont programmés pour facturer leur temps et pour se réaliser dans des exploits de performance financière. Il manque dans ces entreprises, et ailleurs, un certain équilibre, mais surtout des valeurs axées sur la recherche du bien-être.
Les études sont formelles : être heureux au travail, c’est rentable et de plus en plus à la mode. En tant qu’employeurs, prendre en considération le facteur épanouissement intrinsèque n’est plus seulement une option. C’est désormais la seule façon d’attirer et de retenir les talents. Voilà une nouvelle réalité avec laquelle il faut composer, et c’est tant mieux.
Chez Delegatus, il y a 13 ans que nous avons créé notre modèle sur cette ultime conviction qu’être heureux en affaires, c’est payant, et ce, tant pour les professionnels que pour les clients. Technologie, télétravail, coworking certes : des expédients très commodes. Il nous faut aussi aujourd’hui penser en tant que société à des valeurs, une culture et des modèles d’affaires sur mesure pour produire… de l’épanouissement, et ce, encore une fois, tant pour les professionnels que pour les clients. Delegatus figure au Top 10 des cabinets juridiques régionaux au Québec. Une preuve irréfutable de l’utilité du bonheur au travail.