HÔTELS GERMAINS : PETITS SECRETS D'UN GROS SUCCÈS

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CHARLES-ÉDOUARD CARRIER

« Où sera construit le prochain hôtel ? » Cette question, la direction de Germain Hôtels sait très bien qu’elle annonce un long processus de recherche, d’analyse et de réflexion. Mais choisir à quel endroit on recevra les prochains invités demande aussi beaucoup de flair. Annie Landry, vice-présidente, finances et administration, nous parle des lignes directrices qui guident les projets d’expansion de cette chaîne hôtelière 100 % made in Québec.

D’entrée de jeu, clarifions le fait que, malgré les efforts d’investissement immobilier déployés par le groupe d’un océan à l’autre, c’est l’hôtellerie qui est inscrite dans son ADN. « C’est important de faire la nuance. Le groupe doit être reconnu distinctement de l’immobilier. C’est ce qui rend l’expérience différente. Dans notre gestion de tous les jours, au lieu de penser au rendement immobilier, on mise d’abord sur l’expérience client. C’est ce qui différencie l’hôtelier du développeur » explique Annie. Voilà qui est clair.

 Dans le cas de Germain Hôtels, on exploite des hôtels boutiques, soit des établissements d’environ 150 chambres où le confort et le service personnalisé sont prioritaires. « On parle d’un hôtel boutique comme on parle d’une boutique versus un magasin de grande surface. C’est la même chose en hôtellerie. Plus petit, plus personnalisé. Nos clients sont nos invités. On veut qu’ils vivent une expérience chez nous. » 

Construire plutôt qu’acheter

Certains hôteliers développent leur réseau d’établissement par acquisition et d’autres préconisent une approche mixte. L’entreprise de Québec a choisi de se concentrer sur la construction. « On a un modèle d’affaires où le développement se fait en construisant de nouveaux hôtels et non pas par acquisition, précise cette professionnelle de la haute direction. On travaille très fort pour conserver ce modèle de développement pour que chaque nouvel établissement corresponde exactement à notre image. »

 C’est aussi grâce à cette stratégie que le groupe peut choisir l’endroit exact où chaque hôtel sera construit. Quand un emplacement est dans la mire, « l’étude du marché détermine si on va de l’avant ou non avec la construction, mais elle sert également à choisir les bannières qui vont s’ajouter au portfolio », ajoute Annie Landry en faisant référence aux déclinaisons d’établissements Le Germain, Alt et Alt+.

On trouve les Hôtels Germain surtout dans les centres-villes, au cœur de quartiers en émergence ou qui sont sur le point d’être réaménagés : « Être là avant les autres, c’est quelque chose qui nous distingue. » L’hôtel Alt construit au cœur de Griffintown ou encore celui du quartier DIX30 sont deux exemples de cette capacité à saisir tout le potentiel d’un lieu, avant qu’il ne soit trop prisé pour investir.  

Faire les bons calculs 

Cette approche visionnaire, que certains qualifieraient même d’audacieuse, demande de faire parler les chiffres au-delà des mathématiques habituelles : « Il faut avoir de la vision, car on part souvent de zéro ou presque. Il faut valider le potentiel du marché et faire des prévisions touristiques sur 5 ou 10 ans. Ensuite, avec trente ans d’expérience dans l’hôtellerie, on est maintenant en mesure de faire des prévisions financières qui se tiennent. Pour ces projets, on vise un rendement minimum de 15 % » nous dévoile Annie Landry. Le compte est bon et cette recette ne cesse de sourire au groupe.

Les nouvelles adresses

Parmi les nouveaux projets, un troisième hôtel est en construction à Calgary, dans le quartier University District. L’ouverture d’un autre établissement, le 20e hôtel du groupe, a été annoncée. Le nouvel édifice va accueillir des invités près de l’aéroport d’Ottawa. Du côté d’Edmonton, on attend un changement de zonage pour amorcer les travaux de cette première adresse. Le groupe n’a pas fini de conquérir de nouveaux horizons. « À Vancouver, ce ne sont pas les obstacles qui manquent. Mais c’est surtout une ville où l’on souhaiterait être présents. Ça fait plusieurs années que nous surveillons attentivement le marché, » révèle Annie Landry. Le Groupe Germain Hôtels a été l’un des premiers hôtels boutique au Québec. Ces établissements font figure de modèle aujourd’hui, car le modèle d’affaires a changé la donne et révolutionné le paysage dans plusieurs quartiers. L’incontestable flair des hôtels Germain devient un étalon de mesure pour évaluer l’attrait des espaces urbains. Des affaires à suivre de près.