Manon Massé passe le flambeau
11 octobre 2022 - Lors de l’élection provinciale en 2018, Québec solidaire a surpris beaucoup d’observateurs en faisant élire dix députés, dont quatre, à l’extérieur de Montréal. À ce moment, c’était Manon Massé qui était l’aspirante première ministre pour le parti.
Marc-André Leclerc
Donc, c’est elle qui a représenté sa formation lors des débats et qui allait occuper le siège de première ministre si Québec solidaire était porté au pouvoir. Avec la campagne qui vient de se terminer, elle n’a pas regretté d’avoir laissé la place à Gabriel Nadeau-Dubois.
« À aucun moment, depuis que j’ai pris cette décision, je n’ai regretté le choix que j’ai fait. En demeurant porte-parole, je reste co-responsable de la direction du parti, avec Gabriel. Par conséquent, ça me permet de marcher côte à côte avec lui pour faire grandir notre parti », a mentionné Mme Massé en entrevue quelques jours avant la fin de la campagne.
Pour la co-porte-parole de Québec solidaire, le rôle de cheffe parlementaire apportait beaucoup de stress et une charge mentale très élevée. La politique ne prend jamais de repos et être à la tête d’une formation politique n’est pas toujours reposant. « Quand nos membres ont pris la décision que Gabriel allait être l’aspirant premier ministre, j’ai senti un poids de plusieurs milliers de livres quitter mes épaules. Durant la campagne, j’ai travaillé aussi fort que si j’avais été dans l’autobus de tournée. »
Manon Massé a joué un rôle d’accompagnement auprès de Gabriel Nadeau-Dubois. En plus de partager avec lui la direction de la campagne, la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques a aussi partagé l’expérience qu’elle a acquise lors des joutes oratoires en 2018. « Je pense que j’étais plus nerveuse à écouter les débats que lorsque c’était moi qui étais devant les autres chefs. Je n’ai pas pu m’empêcher de partager avec lui mon expérience. »
Les jeunes
Au lieu de faire la tournée du Québec dans l’autobus de campagne officielle, Manon Massé a sillonné le Québec à bord de la Manon Mobile. Elle a particulièrement passé beaucoup de temps sur les campus étudiants.
Pour Mme Massé, il était important d’aller à la rencontre des jeunes électeurs. « Ce ne sont pas les jeunes qui ne s’intéressent pas à la politique, c’est la politique qui ne s’intéresse pas aux jeunes. Quand tu vas à la rencontre des jeunes et que tu écoutes leurs préoccupations, ils te disent : “Ah, mon dieu, il y a un parti qui s’intéresse à nous autres!” Quand les jeunes me voient arriver sur les campus, ils ne se disent pas : “ah, la vieille politicienne qui vient nous dire d’aller voter”. »
Durant la campagne électorale, François Legault a dit que la priorité des jeunes « ne devrait pas être juste l’environnement ». Une déclaration qui a fait réagir Gabriel Nadeau-Dubois et également Manon Massé. « M. Legault est déconnecté des jeunes. Oui, quand on sonde les jeunes, l’environnement sort à 98 % du temps en premier. La question du logement vient tout de suite après. Il y a des endroits comme à Rimouski où les jeunes m’ont dit que leurs amis n’avaient pas pu poursuivre leurs études par manque de logement. Le coût de la vie et le salaire minimum sont aussi des sujets qui ont été souvent abordés avec les jeunes. À cause de la pandémie, plusieurs étudiants m’ont parlé de leurs grands-parents. Une belle solidarité intergénérationnelle. »