Micro-Trottoir
Vox pop parité
La parité se définit comme une répartition équilibrée (entre 40 et 60%) d’hommes et de femmes dans un groupe de travail. Selon vous, la parité en politique nécessite-t-elle la mise en place de quotas obligatoires ? De passage au Congrès du Groupe Femmes, politique et démocratie à l’hiver 2018, Agnès Alba fait le tour de la question.
“Oui, il faut des quotas”
Valérie Plante, mairesse de Montréal
« Je ne vais pas le cacher, je suis tout à fait pour la mise en place de quotas. Ça forcerait les partis politiques à présenter autant de femmes que d’hommes sur leurs listes. Pour les femmes issues de la diversité, le défi est encore plus grand. »
“Des mesures mordantes”
Jacques Létourneau, président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN)
« Quand on considère que c’est encore une majorité d’hommes qui occupent des fonctions sur les conseils d’administration ou d’élus, peut-être qu’il faut ré-ouvrir la réflexion. Même si ça peut paraitre coercitif, on n’a parfois malheureusement pas le choix. Pourquoi pas revenir après à quelque chose de plus ouvert, mais pour atteindre la parité, on est obligé de mettre en place des mesures un peu plus mordantes ».
“Pas à long terme”
Elsa Mondésir Villefort, Participation citoyenne, Forum Jeunesse de l’Île de Montréal
« Je trouve ça difficile de répondre parce que tout n’est pas blanc ou noir, mais ce sont des mesures qui peuvent aider. Structurellement, il y a souvent des choses négatives qui empêchent les femmes de s’impliquer dans une entreprise ou de se présenter en politique. Mais c’est bien aussi de penser que la structure peut évoluer pour nous aider à acquérir un siège sur un conseil d’administration ou en politique. Oui, c’est un outil, mais peut-être pas à long terme ».
“Oui pour gagner du temps”
Pierre Turgeon, Conseiller affaires publiques, Conseil du Statut de la Femme
« Je dirais oui parce que c’est la façon qui a été prouvée comme la plus efficace et la plus rapide. On peut attendre que la société évolue d’elle-même, mais c’est tellement long de changer les mentalités et les rôles sociaux qui sont dévolus à chacun… Si parfois des lois nous y obligent, ça permet de gagner plusieurs années assez rapidement, alors oui, ce sont des mesures nécessaires ».
“Les gestes comptent plus que les opinions
Doreen Assaad, mairesse de Brossard
« Je n’ai pas encore de position claire sur la question des quotas, mais ce sont les gestes qui comptent. J’ai tout fait pour m’assurer d’avoir un conseil municipal paritaire. Est-ce que je l’aurais fait si ça ne me l’avait pas été imposé ? Peut-être. L’atteinte de la parité est importante, mais je crains que si le changement est imposé trop vite, ce sera un recul. Avec des quotas, ne va-t-on pas se faire dire que ce ne sont pas les meilleures personnes qui sont en poste ? »
“La politique est encore un boys club”
François Roberge, Réalisateur à Radio Centre-Ville
« Est-ce qu’il faut imposer la parité ? J’ai tendance à dire oui. Il faut encourager les femmes en politique. Le milieu est encore un boys club. Mais la démocratie en principe signifie que tout le monde peut se présenter – pour le meilleur ou pour le pire. Alors mon avis est mitigé. »
“C’est la seule façon d’y arriver”
Janet Jones, conseillère municipale, Lévis
« Je crois que c’est la seule façon d’y arriver. Il faut habituer les gens malgré eux pour qu’à un moment donné, on finisse par constater les avantages. »
“Sensibiliser les jeunes”
Mélanie Lemay, co-fondatrice du mouvement Québec contre les violences sexuelles
« Oui c’est nécessaire. J’aimerais pouvoir dire que non dans le sens où naturellement, les gens seraient portés à reconnaitre le rôle des femmes. Mais l’accessibilité reste un enjeu majeur. Pour avancer, il faudrait que les jeunes soient sensibilisés à l’école. »