Architecture: un patrimoine authentique
Mise à jour le 11 juin 2024
La reconversion d’immeubles patrimoniaux est l’une des priorités de l’Ordre des architectes du Québec.
Ce qui est construit a une valeur culturelle et patrimoniale. Il faut préserver cet héritage.
Au lieu de tout raser pour construire du neuf, pourquoi ne pas utiliser le bâtiment existant, le rénover et lui donner une seconde vie? C’est la question que soulève le président de l’ordre, Pierre Corriveau.
«Parfois, on comprend la valeur d’un édifice après qu’il a été détruit.»
«En partant, l’édifice a une valeur. Des gens ont payé pour faire construire ce bâtiment autrefois, analyse le dirigeant. Reconvertir un bâtiment peut paraître plus cher que de tout raser, mais on oublie que démolir a aussi un coût. Le seul enfouissement des matériaux jetés coûte très cher. On ne calcule pas le véritable coût lors des constructions. Souvent, on comprend la valeur qu’une chose avait quand elle a été détruite.»
BIBLIOTHÈQUES MUNICIPALES
«Des églises délaissées ont été reconverties en bibliothèques municipales», ajoute Pierre Corriveau pour illustrer son propos. «Les résultats sont intéressants. Oui, on impose des contraintes aux architectes engagés dans ces reconversions, avoue-t-il. Mais c’est toujours le lot du travail de ceux qui ont pour tâche de concevoir des espaces bâtis. Ce qui est construit a une valeur culturelle et patrimoniale. Il faut préserver ce que d’autres ont réalisé.»
Une tendance lourde actuelle dans la profession est sans contredit les efforts pour assurer la transition écologique. L’Ordre des architectes s’est engagé à «bras-le-corps» dans le mouvement, intervient son directeur général, Sébastien-Paul Desparois.
ARCHITECTURE AU FÉMININ
L’architecture s’exerce de plus en plus au féminin au Québec. On recense 43% des architectes qui sont des femmes. Ce sont des chiffres qui sont appelés à croître, observe M. Desparois. On remarque un plus grand nombre d’inscriptions au diplôme en architecture dans les universités. On constate que les femmes sont moins enclines à vouloir fonder des firmes d’architectes, mais M. Desparois apporte un éclairage autre sur cette constatation. La moyenne d’âge des femmes architectes est de moins de 40 ans.
Celle des hommes se situe à plus de 40 ans. On parle alors d’architectes bien établis dans leur carrière, ce qui peut plus aisément les inciter à se lancer en affaires. Sébastien-Paul Desparois s’attend donc à assister à un déploiement prochain de bureaux d’architectes exploités par des femmes.
En savoir plus
L’Ordre peut puiser ces données dans une étude réalisée l’an dernier et qui brosse le portrait de la profession au Québec.
On y apprend que le nombre de personnes en emploi qui se sont dites architectes au Québec était en hausse dans les dernières années, atteignant 5520 en 2021, selon Statistique Canada.
Entre les recensements de 2006 et de 2021, les rangs ont ainsi crû de 2,5% en moyenne par année, soit une augmentation totale de 1735 architectes au Québec. L’augmentation de l’effectif d’architectes a été particulièrement marquée entre 2016 et 2021, période durant laquelle la performance de l’économie québécoise a été robuste et où le taux de chômage a fortement diminué.
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