Omy Laboratoires, une petite entreprise au grand cœur

 

Andrea Gomez, directrice générale et cofondatrice, Omy Laboratoires

22 mai 2023 - Andrea Gomez est arrivée à Québec avec sa famille, à l’âge de 16 ans, en 2007. Elle ne parlait pas français, mais portait dans ses valises ses ambitions et sa passion pour le monde des cosmétiques. En 2023, à 31 ans, elle raconte dans un français assuré et débordant d’enthousiasme la différence qu’elle souhaite faire avec Omy Laboratoires, un laboratoire de produits cosmétiques naturels personnalisés dont elle est la cofondatrice.

Adolescente, elle avait de la difficulté à trouver un produit efficace sur plusieurs problèmes de peau, dans son cas anti-acné et anti-rougeurs. Pour aider d’autres personnes avec des problèmes de peau complexes, elle s’est lancée dans la confection de cosmétiques sur mesure. Après une première tentative, elle et sa partenaire d’affaires, une chimiste, ont persévéré. Elles ont développé un outil d’intelligence artificielle qui analyse la peau à partir de photos et d’un sondage pour proposer un produit sur mesure. En activité depuis quatre ans, Omy Laboratoires compte 39 employés. L’entreprise envisage une expansion vers le marché américain.

« Mon objectif, c’est de pouvoir donner aux femmes qui ont eu moins de chance l’occasion de s’épanouir pour arriver à contribuer à notre société. » – Andrea Gomez, directrice générale et cofondatrice d’Omy Laboratoires

 Un engagement qui prend tout son sens

Depuis les tout débuts, Omy soutient plusieurs causes, comme le YWCA de Québec, qui offre des services d’hébergement et de soutien aux femmes victimes de violence conjugale ou à risque d’itinérance, et des programmes éducatifs pour filles axés sur les droits et l’inclusion. Andrea Gomez a assuré la présidence d’honneur de la campagne de financement de l’organisme en 2021, fait don de certains de ses produits et levé des milliers de dollars. « C’est mon parcours personnel qui m’a amenée à m’intéresser à la cause des femmes », raconte l’entrepreneure. « Je viens d’un pays très patriarcal où c’est l’homme qui gère. J’ai déménagé ici avec mes parents, qui ont divorcé tout de suite après. Ma mère s’est un peu rebellée. » Après la séparation, Andrea et sa mère ont reçu un soutien précieux des églises et des organismes communautaires. « Ça nous a permis de nous en sortir, et ça m’a permis d’être la femme que je suis aujourd’hui. Mon objectif, c’est de pouvoir donner aux femmes qui ont eu moins de chance l’occasion de s’épanouir pour arriver à contribuer à notre société. »

Au début de la pandémie, la jeune entreprise de cosmétiques s’est consacrée à la fabrication de désinfectants. Omy a offert plus de 20 000 $ de gels aux établissements de santé locaux, comme le CHSLD de Québec où la mère d’Andrea travaillait comme préposée aux bénéficiaires : une grande fierté pour l’entrepreneure. Omy s’engage aussi avec Égale Canada et la Fondation Émergence, qui défendent les droits des personnes LGBTQ+, et avec la Fondation du cancer du sein du Québec. Après les incendies qui ont ravagé une partie de l’Australie en 2020, la compagnie a aussi fait deux campagnes de financement pour la fondation Friends of the Koala.

En plus de lever des fonds, l’entreprise donne des bourses et présente des conférences aux filles et aux jeunes femmes passionnées des sciences ou de l’entrepreneuriat : « On nous a dit que depuis qu’on a commencé à s’impliquer auprès de la faculté, le nombre d’intentions d’entreprendre chez les étudiantes en sciences a augmenté. C’est agréable d’entendre ça. On pense souvent que seulement les grandes entreprises ou les personnes riches peuvent faire de la philanthropie. Notre histoire montre que même quand on est une petite entreprise, on a la capacité d’aider, et c’est vraiment valorisant. »

 

DOSSIER PHILANTHROPIE | MAGAZINE DU PRINTEMPS 2023

Ces textes sont publiés grâce au soutien de la CDPQ. Le dossier a été rédigé par Irene Ruby Pratka pour Premières en affaire