CONTENU PARTENAIRE | Marie Elaine Farley : Une vision pour les 25 ans de la CSF

 

© Bénédicte Brocard

La Chambre de la sécurité financière (CSF) fête sa 25e année d’existence. Un quart de siècle d’engagement et d’excellence envers la protection du public dans le domaine du conseil et de la distribution de produits et services financiers. Premières en affaires s’est entretenu avec Marie Elaine Farley, présidente et chef de la direction.


Vous avez grandi professionnellement à la CSF puisque vous y avez commencé comme enquêteure. Pouvez-vous nous parler du cheminement qui vous a menée jusqu’au poste de dirigeante ?

De nature, je suis une personne très curieuse et à l’écoute des gens qui m’entourent. Ça m’a permis d’avoir une connaissance fine de l’organisation que je sers. Ma compréhension transversale des rouages de l’organisation m’a aidée à développer une philosophie de gestionnaire modelée à nos objectifs et ainsi à mettre en place les structures les mieux adaptées pour donner du sens à notre mission. En somme, la CSF et moi avons évolué ensemble et cette évolution a entre autres été marquée par l’adaptation aux besoins changeants de l’industrie, de nos membres et du public que l’on protège.

J’ai également dû surmonter plusieurs défis, dont celui de la remise en question de l’existence même de la CSF par le gouvernement en place à l’époque. Par la suite, nous avons fait une importante transformation organisationnelle favorisant une culture d’agilité et d’innovation. Cela permet à la CSF de continuer d’incarner pleinement sa mission : protéger le public en veillant à l’encadrement de ses 34 000 membres, tout en promouvant la compétence professionnelle et l’éthique.


Qu’est-ce qui vous anime dans la mission de la CSF ?

Dès mes débuts à la CSF, il y a 20 ans, j’ai su que j’allais y rester longtemps. L’humain est au cœur de la mission de l’organisme et c’est un aspect très important pour moi. Ma philosophie en tant que dirigeante est très axée sur le travail d’équipe, l’écoute et la collaboration, tant à l’interne qu’entre tous les acteurs du secteur des services financiers. De plus, j’ai toujours été très préoccupée par les inégalités sociales, les injustices, les abus... à l’image même de la CSF. L’engagement communautaire fait d’ailleurs partie de mes priorités. J’ai par exemple présidé à la relance de BIXI en instaurant un nouveau modèle d’affaires à la suite de ses difficultés financières il y a une dizaine d’années. Avec l’équipe en place, j’y ai mis beaucoup d’énergie ; alors, quand je vois tous ces vélos circuler à Montréal aujourd’hui, j’éprouve une certaine fierté d’avoir contribué à un mode de déplacement actif, écologique et prisé de mes concitoyens. Je m’implique aussi depuis plusieurs années dans la fondation Véro et Louis, qui vient combler un réel besoin auprès des personnes autistes majeures. C’est très motivant pour moi de travailler avec un organisme qui a un impact positif et qui fait une réelle différence dans la vie des familles et dans la société.


À cet effet, quelles sont les innovations marquantes de la CSF depuis ses débuts ?

Un de nos plus grands accomplissements est sans doute la mise sur pied de la Chaire de recherche et de formation argent, inégalités et société, lancée en 2023, en partenariat avec l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). Il nous apparaissait indispensable d’avoir une vision globale des questions sociétales pour bien servir nos clientèles. Cette initiative novatrice va nous permettre une meilleure compréhension de la situation socioéconomique actuelle de nos concitoyens – contextes de vie complexes (en couple, séparés, reconstitués), écarts de revenus entre les hommes et les femmes face à la retraite, situation des personnes immigrantes et disparités régionales –, et un engagement actif envers ceux-ci. C’est d’ailleurs dans l’ADN de notre organisation et de nos employés : la CSF a toujours été à l’avant-garde des innovations dans le secteur financier. Nous avons par exemple été les premiers à rendre obligatoire la formation continue et les cours en conformité déontologique pour les professionnels.

Aujourd’hui, nous priorisons la multidisciplinarité de nos conseillers, qui doivent posséder des compétences techniques de haut niveau et démontrer de grandes qualités humaines. Les défis modernes nécessitent une approche intégrée, de grandes qualités relationnelles et nous avons la responsabilité de voir au développement des compétences de nos conseillers pour qu’ils puissent offrir des solutions adaptées aux besoins des clients. Au-delà d’un organisme d’encadrement, la CSF est un acteur innovant et engagé dont toutes les actions sont orientées vers la protection des consommateurs de produits et services financiers.


Votre mission est axée sur la protection du public, mais avez-vous aussi des interactions avec d’autres joueurs de l’industrie financière ?

Nous travaillons à fédérer l’industrie financière autour de la protection du public. Au fil des années, nous avons évolué pour élargir notre champ d’intervention et inclure tout l’écosystème financier. En observant attentivement et en comprenant les dynamiques inhérentes au secteur, nous pouvons intervenir pour soutenir l’industrie dans son ensemble. En ce sens, notre ambition est de continuer à rassembler ses acteurs pour unir nos forces afin que nos messages de prévention aient une plus grande portée.

Prenons par exemple la protection des personnes en situation de vulnérabilité. Nous nous assurons que nos professionnels et toutes les personnes impliquées avec ces intermédiaires prennent connaissance des initiatives de conseils et de formations qui sont à la disposition de tous ; nous nous assurons également que la communauté financière puisse avoir les outils en main et soit en mesure d’appliquer les meilleures pratiques possibles dans ce type de contexte.


« Je souhaite que la Chambre demeure à l’affût des tendances et de ce qui pourrait transformer le secteur des services financiers. La technologie évolue très rapidement. » - Marie Elaine Farley


L’humain semble être au cœur de vos réflexions. Comment cela se traduit-il dans votre travail ?

Nos membres sont des professionnels engagés envers leur clientèle et agissent en phase avec leurs besoins et leurs attentes. Aujourd’hui, les compétences relationnelles sont plus importantes que jamais. Le secteur financier est très technique et l’innovation technologique est omniprésente. En réponse à cet environnement, les consommateurs cherchent à être servis de façon plus globale. D’une approche d’intervention axée sur le produit financier, nous sommes passés à une approche principalement orientée vers le client.

Les notions de service public, d’équité et de justice qui transcendent la mission de la Chambre contribuent fortement à ma motivation. Je me suis toujours intéressée aux personnes et à l’importance pour les consommateurs d’être bien conseillés. Le public est au cœur de la mission de la Chambre. En ce sens, notre ambition est de continuer à rassembler et à unir nos forces afin que nos messages de prévention aient une plus grande portée. D’où les nombreux partenariats avec des organismes qui partagent notre mission ; je pense à ÉducÉpargne ou encore à Option consommateurs.

© Bénédicte Brocard

Quels sont vos souhaits pour la suite ?

Le rôle de la CSF a toujours été de protéger le public en veillant à la discipline professionnelle et en promouvant la compétence et l’éthique des professionnels en services financiers. Ce rôle ne changera pas, mais les moyens et les approches sont en évolution constante pour s’adapter aux défis auxquels les consommateurs sont confrontés. Aujourd’hui, nous sommes davantage axés sur l’innovation et l’anticipation des défis à venir, tels que les répercussions de l’intelligence artificielle et la cybersécurité.

Nous avons un modèle d’encadrement qui est unique au Québec. Plus que jamais, je souhaite que la Chambre demeure à l’affût des tendances et de ce qui pourrait transformer le secteur des services financiers. La technologie évolue très rapidement, et c’est pour cette raison que l’innovation restera toujours une priorité pour la CSF. Être à l’avant-garde nous permettra d’améliorer nos pratiques et de trouver de nouvelles mesures porteuses pour continuer de protéger les consommateurs québécois. Mon objectif est de garantir que nous maintenons les plus hauts standards d’intégrité, de professionnalisme et d’excellence dans tout ce que nous entreprenons, tout en continuant de promouvoir la transparence, la déontologie et l’éthique.