Pauline Marois entre dans l'histoire

 

© Alexandre Claude

17 septembre 2024

L’Institut national de la recherche scientifique (INRS) a remis un doctorat honorifique à Pauline Marois en mai dernier pour son apport exceptionnel à la société québécoise. Ancienne première ministre du Québec et première femme à occuper cette fonction, Pauline Marois a fait son entrée officielle en politique en 1979, comme attachée de presse, puis comme directrice de cabinet. Elle est élue députée en 1981 et dirigera neuf ministères au cours de son passage à l’Assemblée nationale, dont ceux de l’Éducation, de la Famille et de l’Enfance, et de la Santé et des Services sociaux. .

Elizabeth Cordeau Rancourt

Vous n’en êtes pas à votre premier doctorat honorifique. Comment se distingue cette nouvelle reconnaissance ?

C’est un grand honneur de recevoir un doctorat honorifique de l’INRS. Je suis une femme qui croit beaucoup à la science et c’est une reconnaissance de mon engagement et de mes convictions à cet égard. La science est essentielle pour le bien-être intellectuel, moral et physique de l’humanité. Il est fondamental de comprendre les phénomènes, qu’ils soient de l’ordre sociologique, de la science pure, de la physique. C’est un monde fascinant.

Pauline Marois est une femme d’État québécoise. Elle a été première ministre du Québec du 19 septembre 2012 au 23 avril 2014. C’est la première femme à occuper cette fonction. Pauline Marois a créé le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP), conçu les services de garde éducatifs et déconfessionnalisé l’éducation. Cette femme d’État a fait sa place dans l’Histoire.

Cette reconnaissance vous a été remise pour célébrer votre contribution à l’innovation sociale.

L’INRS a un certain nombre de champs de préoccupation et de recherche et a eu une grande portée dans une réalisation qui m’est chère : les services de garde à faible coût. Leur volet éducatif et la gestion par les parents faisaient également partie de la réforme ; ils en sont des aspects cruciaux. L’INRS a assuré l’évaluation des résultats et la compilation des avantages en matière de conciliation travail-famille, ce qui a contribué à la notoriété du programme et à son rayonnement international. Parmi les autres projets qui me viennent en tête, il y a la transformation des commissions scolaires, qui étaient confessionnelles et qui sont devenues linguistiques.

« La science est essentielle pour le bien-être intellectuel, moral et physique de l’humanité. »

Cette transition, qui a changé le visage du Québec, a été entérinée grâce à une entente bilatérale entre les gouvernements provincial et fédéral. J’ai aussi modifié le régime d’aide sociale en permettant aux jeunes de bonifier leur allocation en participant à des stages en milieu de travail, en retournant aux études ou en donnant du temps dans les organismes communautaires. C’est une innovation dont on a peu parlé, mais dont je suis très fière.

Vous avez transformé la société québécoise. Comment assurer la transmission de ces savoirs aujourd’hui ? 

Ça passe par le partage de mes connaissances et, surtout, de mes expériences. Des chercheurs et des jeunes, particu-lièrement les étudiants, me sollicitent souvent. Ils souhaitent échanger sur les politiques que j’ai mises en place, sur mes réflexions concernant l’équité entre les hommes et les femmes, sur l’égalité des chances. Je crois que je continue à jouer ce rôle de transmission.